Les effets des cadres juridiques sur les formes de l'insertion des migrants boliviens à Sao Paulo. On s'intéresse dans un premier temps à ce que signifie travailler comme ouvrier dans un atelier de confection, les marges de négociation qui éloignent ceux et celles qui les font fonctionner, de l'image d'esclaves que le sens commun plaque sur eux. On poursuit en évoquant l'ouverture des frontières brésiliennes en trompe-l'oeil qui limite l'installation des immigrants...
Des années soixante à aujourd'hui, le profil du migrant subsaharien en France n'a cessé d'évoluer. Aux migrations de travail tournantes ont succédé des formes migratoires plus durables. Ces migrations contribuent, aux niveaux économiques et culturels, à dessiner le nouveau visage de la société française contemporaine.
Ouvrage issu d'une enquête menée par plusieurs Instituts entre 2005 et 2008. Il analyse le processus de désalarisation - ou création de travailleurs indépendants (micro-entrepreneurs) - qui se développe dans le milieu urbain et ses relations avec la migration internationale et les transferts monétaires qui en sont la contrepartie.
Les migrants maliens en France ont longtemps été étudiés comme étant de jeunes ouvriers non qualifiés, célibataires, analphabètes et ruraux, vivant dans les foyers pour travailleurs et stigmatisés parfois par les médias comme musulmans, polygames et pratiquant l'excision. A contrario, notre recherche montre les dynamiques entrepreneuriales des immigrés maliens en France, qui sont parvenus à s'inscrire dans des " niches" économiques particulières comme la production de cassettes (l'industrie du disque), la mode, l'énergie solaire, le commerce du prêt à porter et des parures ou encore des librairies islamiques. Ces activités commerciales ont souvent une dimension transnationale. On observe que les réseaux sociaux dans lesquels ils s'inscrivent et qui sous-tendent leurs activités, sont de nature familiale, ethnique ; des réseaux à vocation commerciale.
A partir de l'exemple des réseaux de libraires actifs dans l'Europe du XVIIIe siècle, l'auteur procède à une confrontation avec les écrits des économistes qui analysent ces phénomènes aujourd'hui. A cette époque-là, une grande partie du marché de l'imprimé est entre les mains de familles originaires de quelques villages situés dans des régions excentrées et réputées pauvres, dont trois ont été repérées et étudiées : le Briançonnais, le Cotentin et le Tessin. La réussite de ces trois réseaux marchands est exceptionnelle. Après avoir analysé le rôle des réseaux de parenté, l'auteur étudie le rôle des réseaux communautaires, la solidarité qui s'impose dans la relation entre les marchands installés et les colporteurs, la relation de confiance et l'apparence, puis l'adaptation aux évolutions des marchés.
A partir des observations empiriques réalisées parmi les entrepreneurs d'origine turque à Berlin, l'auteur explore les relations entre entreprenariat immigré, culture et identité. L'article présente d'abord l'usage fait des arguments culturels et identitaires dans la littérature sur les économies immigrées, montrant que ceux-ci ont été en grande partie abandonnés au profit d'explications centrées sur la notion d'ethnicité. Ensuite il propose une analyse ethnographique des pratiques des entrepreneurs d'origine turque à Berlin qui met en lumière leurs compétences culturelles multiples. La troisième partie propose d'interpréter ces compétences comme une forme de cosmopolitisme et en précise les contours.
Au diagnostic d'un échec relatif de la politique française d'intégration pour des jeunes issus de l'immigration répondrait cette nouvelle forme d'intégration par l'économie, notamment par la création d'entreprises. Mais qu'appelle-t-on intégration sociale par l'économie ?...
Aujourd'hui, les collectivités locales doivent diversifier leurs stratégies de développement économique. Trois modèles semblent s'imposer : le maintien d'une politique de concentration d'activités, une spécialisation autour d'une activité et le développement des spécificités du territoire. C'est dans une stratégie de qualification territoriale que la politique de la ville et une politique de développement économique peuvent, à l'échelle locale, se croiser, s'articuler, s'apporter une plus-value mutuelle.
A la demande de la DPM, l'Agence pour la création d'entreprise a réalisé plusieurs études pour mieux connaître les caractéristiques des créateurs d'entreprise étrangers en France, plus spécifiquement ceux n'appartenant pas à l'Union Européenne. Ce numéro regroupe les synthèses de ces études.
L'auteur retrace, à travers des histoires qui présentent de nombreuses similitudes, le parcours qui a conduit des Chinois pour la plupart originaires de Zhejiang en Italie, après être passés bien souvent par la France, leur expérience étant le pendant de celle des Chinois "de France" ayant séjourné en Italie. A travers les exemples de la France et de l'Italie, l'auteur veut éclairicr les ressorts de la circulation dans cet espace : pour ce faire, il analyse tour à tour l'impact des régularisations, le "jeu" dans les contrôles, les conditions pour créer son entreprise, le coût du travail défiant toute concurrence, la voie royale de l'import-export, la diversification des activités et, enfin, les politiques européennes.
Analyse de l'histoire d'une petite entreprise de confection tenue à Lens depuis les années 30 par une immigrée polonaise. A travers l'étude de la constitution du réseau de fournisseurs de cette entreprise, l'auteur aborde trois types de questions : les mécanismes de construction de l'ethnicité, considérée comme le produit d'interactions sociales, ce qui amène à saisir au plus près le tissu formé par ce "dispositif économique" ; l'articulation des appartenances migratoires mobilisées dans l'activité économique et les préférences économiques ; la question du poid du contexte (échanges marchands et répertoire migratoire).
Cet ouvrage résulte d'une recherche pluridisciplinaire à l'université Marc Bloch de Strasbourg. Il associe des enseignants-chercheurs et membres du CNRS de Paris, Poitiers, Toulouse et Liège à une proposition de réponse collective à la question suivante : Sur quels fondements reposent la survie et le dynamisme de ces acteurs mal connus du jeu économique que sont les immigrés ? Depuis le début du 20ème siècle, des immigrés créent des entreprises dans des secteurs délaissés par les populations d'accueil : habillement et confection entre les deux guerres, artisanat du bâtiment puis épicerie, alimentation et restauration. Ces hommes et femmes incarnent une figure de la modernité en ce qu'ils parviennent à travers leurs activités commerciales à combiner l'attachement à une communauté d'origine et l'entrée dans le monde des techniques et des marchés. Ce tour d'Europe occidentale passant par les différents quartiers strasbourgeois révèle que le succès de ces entreprises relève d'une nécessaire exploitation de la solidarité familiale.
Le présent document est un rapport qui tend à faire le point sur la question de la création d'entreprises d'origine étrangère en France et dans le monde anglo-saxon. La réalisation de ce bilan de connaissances sur l'entreprenariat ethnique en France a rencontré un double obstacle : la rareté des travaux, notamment si on l'évalue à la production bibliographique britannique et nord-américaine et l'éparpillement des recherches disponibles.
D'après les études qui ont été menées sur la mondialisation, l'afflux massif d'immigrants vers les villes "mondiales" est dû à une modification de la répartition des revenus. Des critiques ont déjà montré que ce raisonnement omet le rôle d'intermédiaire des réseaux de migration, et que lorsque ces derniers sont pris en considération, on dispose alors d'éléments pour expliquer que les migrations vers les villes mondiales se poursuivent et s'accélèrent en dépit de la détérioration des conditions de vie qu'elles y produisent. Cette étude traite du rôle de l'économie ethnique au sein de ce processus et défend l'idée selon laquelle cette économie agit comme un tampon contre l'effet néfaste des migrations sur les conditions économiques des villes d'accueil.
Cet ouvrage, à vocation de guide, est le fruit d'une expérience de cinq ans, dans l'accompagnement au recrutement et à la création d'entreprises des diplômés issus de l'immigration en France. Des milliers de personnes rencontrent des difficultés à trouver un emploi. Leur point commun : être originaire ou descendant d'immigrés du Maghreb et plus généralement d'Afrique, ainsi que d'autres pays en voie de développement. Ce guide s'adresse à tout responsable de la politique de l'emploi et de la création d'entreprises en France, à tout professionnel du recrutement des secteurs publics et privés, ainsi qu'à tout diplômé issu de l'immigration désireux de mieux comprendre les enjeux de l'emploi, de l'intégration professionnelle et de la prévention des discriminations à l'emploi. Cet ouvrage ne remplace pas les guides d'aide à la recherche d'emploi, il les complète par la mise en évidence d'une problématique : quelles sont les difficultés particulières que rencontre ce public qui a en commun des origines étrangères, ou supposées telles. Et de quelle manière ces difficultés sont-elles traitées aujourd'hui tant par les personnes concernées, que par les pouvoirs publics ? Cet ouvrage vise à démontrer que le problème de l'emploi des diplômés issus de l'immigration n'est pas pris en compte comme il se doit ; qu'il est urgent d'y accorder l'importance qu'il mérite, car des milliers de personnes sont concernées !